Quelques chaleureux conseils
La nage en eau froide attire de nombreux adeptes à travers le monde. Grâce aux travaux de chercheurs tels que Jørgen Melau – ami et expert en physiologie des environnements extrêmes et Chef de l'équipe médicale du Norseman Xtreme Triathlon – cette discipline s'est transformée en un défi sportif pouvant être relevé en toute sécurité.
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La rencontre bouleversante avec le froid Imaginons un lac dont la température avoisine les 10°C. Pour celui ou celle qui ose s'y plonger, c’est le choc immédiat. Mais surprise! Durant les 10 à 15 premières minutes, une sensation de chaleur envahit le corps; un phénomène connu sous le nom de «période de déflexion». Ce curieux paradoxe s'explique par la constriction des vaisseaux sanguins permettant de préserver la chaleur vitale et maintenir la production de chaleur dans les muscles en mouvement. C'est l'adaptabilité du corps humain en action.
Défier le froid : il attend au détour Si l'organisme ne se prépare pas et n'est pas équipé correctement, la température du corps chute avec le temps et le risque d'hypothermie augmente. L'afterdrop c'est-à-dire le refroidissement qui continue après la sortie de l'eau peut avoir des implications sérieuses si la personne ne pense pas à se réchauffer après sa nage, surtout si elle envisage d'autres épreuves physiques.
La combinaison isothermique : l'outil indispensable L'équipement dans cette discipline n'est pas qu’une simple question de confort, c’est surtout une question de sécurité. Au cœur de cet équipement on trouve la combinaison isothermique en néoprène ou le wetsuit. Son principe est simple mais efficace : emprisonner une mince couche d'eau entre le corps et la combinaison, qui sera chauffée par la chaleur corporelle, créant ainsi une isolation. Elle offre en plus une protection contre les UV et une flottabilité non négligeable. Mais attention: une combinaison mal ajustée peut compromettre tous ces bénéfices.
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Les signes que l'hypothermie rôde dans les parages…
Même en étant bien équipé, il est essentiel de connaître les symptômes de l'hypothermie. Celle-ci se produit lorsque la température du corps descend sous les 35°C et les symptômes diffèrent selon la gravité :
Phase légère (35-32°C) : Bien que l'on puisse se sentir encore actif et alerte, la coordination commence à s'altérer, et certaines personnes peuvent présenter des troubles du comportement. Ces symptômes peuvent être masqués par la sensation initiale de chaleur dont nous avons parlé plus tôt.
Phase modérée (32-28°C) : Ici, les frissons s'arrêtent. C’est trompeur. La peau devient froide et pâle. La personne commence à se sentir confuse et son rythme cardiaque ralentit. Si ces symptômes sont ressentis, il est crucial d'arrêter et de chercher de l'aide.
Phase sévère (28-20°C) : La personne peut perdre conscience, ses réflexes sont très diminués et il y a un risque sérieux d'arrêt cardiaque. Reconnaître ces signes chez l’autre est vital pour sa survie.
Phase profonde (moins de 20°C) : À ce stade, la survie est rare. Une intervention médicale d'urgence est nécessaire.
Réflexes et réalités : les recommandations d'un expert Jørgen Melau, expert en la matière, nous met en garde contre la pratique de verser de l'eau chaude dans la combinaison. Cette méthode, bien qu'agréable initialement, vient perturber notre capacité à réguler notre température. Son conseil : utiliser l'eau dans laquelle vous allez nager pour humidifier votre combinaison.
La nage en eau froide : au-delà d'une activité sportive La nage en eau froide est une exploration des limites du corps humain et un défi qui renforce l'esprit autant que le corps. Elle nécessite respect, préparation, et une solide dose d'éducation. Avec ces éléments en main, chaque nageur et nageuse peut vivre une expérience mémorable. Embrassez le froid, mais faites-le en toute sécurité !
Georges Gay
Georges Gay est un passionné de physiologie de l'exercice appliquée aux sports d'endurance. Détenteur de certifications PNCE en natation, athlétisme et triathlon, il occupe le rôle d'entraîneur-chef au Club Élite Triathlon. Il est également Vice-président de Triathlon Québec. Sa contribution au triathlon lui a valu la distinction d'entraîneur de l'année 2021, groupes d’âges adultes.
Photo : Georges Gay, Voyage en Norvège, 2022
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